Un logiciel a été spécialement créé pour cette œuvre. Il gère la succession d’une centaine d’images au même moment et en analogie avec le rythme cyclique et infini de la montée et de la descente de la marée à Saint-Malo, un des endroit de la terre ou ce phénomène naturel est le plus important.
Le logiciel traduit en temps réel l’horloge interne de l’ordinateur et calcule en chaque instant la hauteur de la marée à Saint-Malo en affichant une image, à peu près toutes les minutes.
Il s’agit d’une animation numérique à « contre-courant », les mouvements sont subtiles, presque imperceptibles, étant donné que chaque montée ou décente des eaux dure environ 6 heures.
Une inscription, la première strophe du poème La mort morte de Ghérasim Luca, apparait et disparait très lentement au fur et mesure de l’animation. Elle « se noie » (devient floue et illisible) au fur et à mesure que la mer monte ; et respectivement émerge de l’eau quand la mer redescend presque six heures plus tard.
La strophe qui a donné le titre à l’œuvre dit :
"C’est avec une extrême volupté mentale et
dans un état d’excitation affective et physique ininterrompu
que je poursuis en moi et hors de moi
ce numéro d’acrobatie infinie"
Il s’agit d’un hommage à ce poète roumain qui s’est suicidé en 1994, en se jetant à la Seine à Paris à l’âge de 81 ans.