En traversant l’espace, par notre utilisation dans le quotidien nous n’utilisons qu’une partie de celui-ci. On le subdivise ainsi en zones « pratiquées » et zones « non pratiquées ». D’une certaine manière nous créons des séparations, des « frontières mentales » entre des zones « vivantes » et des zones « mortes ».
L’espace que j’ai choisi pour cette installation et qui a donné naissance à ce travail est l’un des deux escaliers monumentaux de la H.d.K. à Berlin, un endroit de passage et de rencontre. Les frontières mentales qui se créent quand on le traverse dessinent une parenthèse ouverte tridimensionnelle.
La matérialisation de ces frontières mentales dans cette installation, se fait par (les fondations ou les restes de) deux murs symboliques. Trois ans après la chute du mur de Berlin, celui-ci reste encore "brûlant" dans la mémoire des gens.
Le matériau choisi est la brique de charbon – « Kohle » - , un élément naturel, un fossile, qui garde la potentialité d’émettre de l’énergie et qui est un des moyens de chauffage par excellence de maisons berlinoises. L’énergie de ce matériau se libérera quand il consumera son histoire dans la braise et la cendre.
« Kohle » en argot allemand veut aussi dire argent.
J.K. 1992